Le pire n'est pas certain
26/03/2025
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Catherine Larrère
La biodiversité s’érode, les forêts reculent, les océans s’acidifient, et nous ne vivons plus dans un système climatique stable. En entrant dans l’ère de l’Anthropocène, nous avons perdu le contrôle de notre monde. Pour les tenants de la collapsologie, la science de l’effondrement, cette catastrophe est inévitable et il ne nous reste plus qu’à nous y préparer.
Il est pourtant possible d’entrevoir une alternative. Il y en a même de très nombreuses, car ailleurs la catastrophe est déjà arrivée et a déjà donné naissance à des mobilisations politiques et écologiques. Le catastrophisme, cette construction récente qui touche les classes moyennes occidentales, c’est un « récit du Tout », un récit dépolitisé qui nous encourage à nous prendre en charge de manière privée. Or, c’est en politisant l’écologie et en adoptant un point de vue local que nous verrons se rouvrir les possibilités d’action, dans leur pluralité. C’est ainsi que nous éviterons la catastrophe – car elle est évitable, si tant est que nous nous en donnons les moyens.
