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Travaux universitaires

Les recherches sur la laïcité et sur d’autres thèmes connexes sont variées et ont donné lieu à des thèses qui témoignent de la diversité des angles susceptibles de traiter de la laïcité. Que ce soit dans le domaine du droit, de l'éducation, de la sociologie, de la philosophie ou de la psychologie, la laïcité intéresse les universitaires et démontre qu’elle est un sujet de société majeur, dont l’actualité n’a de cesse de se renouveler. 

Le problème de l’Education Morale en France au XXe siècle dans l’enseignement élémentaire

Guy Lheureux

Université Rennes 2

Au terme d'une carrière dans l'Éducation Nationale, nous avons essayéde faire une sorte d'inventaire des interrogations qui restaient lesmiennes au vu de notre expérience professionnelle d'Inspecteur del'Éducation Nationale, mais aussi à partir de notre vécu de citoyen qui litla presse, écoute et regarde les médias en étant pris, comme chacun denous, dans des réseaux de discours ordinaires.Il n'est d'ailleurs pas si facile de dissocier les représentations liées à unmétier dontnous sommes un professionnel, et celles liées à notre viequotidienne. Comment se forgent les convictions, comment s'installentnos doutes, nos hésitations, nos questions ? Tout cela n'est pas simple àobjectiver. C'est pourquoi l'idée nous est venue de nous engager dansune recherche universitaire, en espérant apporter quelque lueur dans laforêt de nos propres questions dans un domaine crucial de l'histoire de laconception républicaine de l'éducation scolaire, celui de l'éducationmorale. Nous avons abordé cette question en demandant principalementà la philosophie ses lumières, car :«le besoin de philosophie se fait sentir dès que les choses se gâtent, lorsque les grands principes paraissent, non pas à proprement parler réfutés par d’autres–il n’y aurait là qu’un changement de morale, pas une crise de la morale–, mais plutôt impuissants, vains, inapplicables, quand le discours moral ordinaire (la prédication à grande ou à petite échelle) fait l’effet d’un prêchi-prêcha. C’est le signe que les prédicateurs, aussi talentueux soient-ils, ne parviennent pas à poser des principes dont l’application à la réalité paraisse pleine de sens. Dans une telle situation faite de confusion et de perplexité, nous ressentons un besoin de clarification ou d’élucidation.Il me semble que notre situation est exactement celle-là et qu’il y a donc lieu devoir si la philosophie peut nous aider à mettre un peu d’ordre dans nos idées, à rectifier nos manières routinières de penser dans ce domaine.»(Descombes, 2001)

Les Partenariats Public-Religieux. Action sociale religieuse et reconfiguration du rapport entre État et Églises dans le Brésil du XXIe siècle

Eliott Mourier

Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Ce travail prétend contribuer à une meilleure compréhension des mutations contemporaines du rapport entre politique et religion dans la modernité, à travers le prisme de l’action sociale entreprise par les acteurs religieux et sa croissante prise en compte par les États avec la mise en œuvre de « partenariats public-religieux ». À l’heure où la crise des États-providence impose à ces derniers de repenser leurs modèles et leur pratique du social, les entités religieuses, toujours plus diverses et engagées, non seulement dans l’objectif du salut des âmes, mais également dans leur bien-être et leur sécurité physique et matérielle, offrent une alternative crédible à des États de plus en plus « superviseurs » et non plus « fournisseurs » de biens et services sociaux. Le Brésil contemporain, qui retiendra ici notre attention, où la souplesse de la séparation entre l’État et les Églises permet l’instauration d’une véritable collaboration de type « gagnant-gagnant », voit aujourd’hui l’émergence et la multiplication du recours à ces « partenariats public-religieux » dont ce travail proposera une définition et une typologie. Des formes de coopération entre un État et des entités religieuses catholiques certes, mais de plus en plus évangéliques, spirites-kardécistes, mormones, chamanistes ou encore afro-brésiliennes, qui offrent un prisme d’analyse original des transformations de l’action publique de l’État et des évolutions du champ religieux aujourd’hui à l’œuvre. Plus encore, les « partenariats public-religieux » reflètent de manière symptomatique la reconfiguration des relations entre les sphères politique et religieuse et, de façon plus générale, du rapport entre modernité et religion à l’ère globale, dont ce travail, centré sur le Brésil mais empreint de comparatisme, cherchera à rendre compte.

Liberté de religion et droit de la famille

Jean-Marie Hisquin

Université Jean Moulin - Lyon 3

La liberté de religion est l’une des libertés les plus fondamentales car elle concerne l’une des facettes de l'individu qui, pour beaucoup,le différencie de tout autre être: son besoin de se rattacher à une force supérieure, un Être ou un concept qui n'a pas d'égal et qui est Souverain.Des paroles illustres d’un sage, le Christ, prononcées dans son célèbre sermon sur la montagne, résume ce que pense une majorité d’individus : « Heureux ceux qui sont conscients de leur pauvreté spirituelle ». Par ces quelques mots le «Christ»montrait que le bonheur véritable ne peut se trouver sans la recherche et la satisfaction de besoins spirituels; cette vérité semble être valable quelles que soient les croyances et quelle que soit la religion à laquelle l’Homme se rattache. Ainsi,la liberté de religion n’est pas une liberté comme les autres et, à ce titre, ne doit pas être perçue ni reçue par le droit comme les autres libertés. La croyance et la religion transpercent tous les cadres aujourd'hui connus: l'espace, le temps et bien d'autres. La religion relie ou oppose les peuples au delà des frontières,et c'est en considérant cela que le législateur et le juge doivent, en toute humilité, capter le « phénomène religieux » et lui donner la place qui lui revient. La perception du phénomène religieux par le droit est difficile à plusieurs égards. En effet, le droit est d' « ordre remédial ». Il est apparu pour réglementer la vie en société des hommes et des femmes qui la composent. Souvent, il limite les actions des individus, il est un « phénomène de régulation ». Mais la norme religieuse existe aussi,et ainsi des conflits entre normes religieuses et normes sociales peuvent naître4. Ces conflits sont le résultat d’un phénomène d’inter-normativité5qui existe dans nos sociétés contemporaines. Les réponses juridiques sont différentes d’un Etat à l’autre: certains permettent une véritable coexistence des deux normes voire 12parfois de deux systèmes normatifs et donnent, à titre d’exemple, la possibilité aux tribunaux ecclésiastiques de se substituer aux tribunaux civils6. C’est le cas en Italie,où les tribunaux ecclésiastiques sont compétents en matière de nullité du mariage religieux à effets civils. Selon une jurisprudence récente, les justiciables ont même la possibilité d’invoquer des règles canoniques devant le juge civil.

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