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La laïcité en quelques mots

Du latin laïcus, lui-même emprunté au grec laïkos (commun, du peuple), laïc ou laïque qualifie ce qui appartient au monde profane. Le mot laïcité n’apparait qu’à la fin du XIXe siècle dans un contexte de lutte idéologique et sociale.

Si la laïcité n’a pas de définition juridique stricte, elle s’inscrit comme un principe fondateur de notre République : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. (Article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958). La loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État consacre l’État laïque. Dès l’article 1er, il est d’abord question de liberté : La République assure la liberté de conscience. La laïcité promeut les libertés dans la mesure où toutes découlent de la liberté de conscience, qui représente un idéal à atteindre et à cultiver.

Le principe de laïcité engage le respect de toutes les croyances et l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion. La laïcité n’oppose donc pas les citoyens les uns contre les autres, au contraire elle vise à produire ce commun qui nous rassemble au-delà de nos différences, et en ce sens favorise l’exercice de la fraternité.

Liberté de conscience

La liberté de conscience, c’est le droit laissé à chacun d’adopter librement des doctrines religieuses ou philosophiques qu’il juge bonnes et d’agir en conséquence de ces choix. Elle entretient des liens étroits avec les notions de liberté de religion, d’opinion, de culte et de tolérance.

Elle est consacrée à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. »

Liberté de religion

La liberté religieuse, c’est le droit laissé à chacun d’exprimer sa religion, de ne pas en avoir, d’en changer ou d’y renoncer. Elle implique l’interdiction de toute discrimination fondée sur la religion ou la conviction et de tout appel à la haine religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence.

L’Etat laïque consacre la liberté de conscience et la libertéreligieuse. La laïcité ne signifie pas que l’Etat ignore le fait religieux ; il veille à l’égalité entre tous les cultes. La laïcité, en tolérant la diversité religieuse, est indissociable de la liberté de conscience et de la liberté religieuse car elle permet aux différentes sensibilités de cohabiter dans l’espace public dans le respect de l’ordre public.

La Tolérance

Aujourd’hui la tolérance est une notion courante et régulièrement invoquée dans le langage politique et social de la France. Dans le Dictionnaire Larousse, on la définit comme : « Attitude de quelqu’un qui admet chez les autres des manières de vivre et de penser différentes des siennes propres. (…)Attitude de quelqu’un qui fait preuve d’indulgence à l’égard de ceux à qui il a affaire (…) Respect de la liberté de conscience et ouverture d’esprit à l’égard de ceux qui professent une religion ou des doctrines religieuses différentes » .

La tolérance signifie donc l’acceptation de la diversité et de l’altérité des modes de vie et de penser. Elle implique la reconnaissance de la diversité des opinions et de la liberté de conscience. Notion qui apparaît au moment de la Réforme et des guerres de religion, la tolérance avait à l’origine une dimension péjorative. Elle s’est transformée au fil de l’histoire sous l’influence des écrits de Castellion, Spinoza, Locke, Bayle, mais aussi de Hume, Voltaire ou Condorcet et a acquis son sens actuel.

La tolérance est au cœur de l’Etat laïque qui garantit un espace de libertés, où les citoyens ne sont ni interdits, ni obligés à croire. Toutes les options spirituelles, toutes les croyances sont invitées à vivre ensemble au sein de la société.

L'Humanisme

L’humanisme désigne un mouvement intellectuel essentiellement européen originaire d’Italie, qui s’est développé dans l’Europe du XVIème siècle et, par extension, une posture philosophique qui reconnaît à l’Homme sa valeur suprême.

Les intellectuels de ce mouvement renouent avec la civilisation et la philosophie antiques et mettent au premier plan le développement des qualités essentielles de l’être humain. Ces qualités universelles comme la rationalité, lui permettent de déterminer le bien et le mal, de rechercher la vérité et la moralité. Les humanistes prônent la vulgarisation de tous les savoirs et cherchent à rendre accessible à tous les individus le patrimoine culturel.

La pensée humaniste s’oppose à toute doctrine religieuse ou non, qui voudrait sacrifier l’individu à une « raison d’Etat ». L’Homme doit apprendre à penser et agir par lui-même pour l’amour de l’humanité. L’accent est mis sur l’auto-détermination, l’humanisme refusant la dépendance au surnaturel et à la croyance. L’individu correctement instruit est libre et pleinement responsable de ses actes et de ses croyances. Les notions de liberté, de libre arbitre, de tolérance, d’ouverture et de curiosité sont indissociables de la théorie humaniste.

Le Libre Arbitre

Synonyme de liberté, le libre arbitre c’est le pouvoir de choisir de façon absolue, sans aucune cause ou influence. L’être humain se détermine librement et par lui seul ; tous ses actes l’engagent.

Par exemple, le simple fait de lever la tête, est à l’origine d’une décision, d’une pensée. De ce point de vue, le libre arbitre est la condition de la responsabilité et s’oppose au déterminisme ou au fatalisme qui affirment que la volonté est déterminée dans chacun de ses actes par des forces intérieures ou extérieures que l’on ne contrôle pas.

Le Pluralisme

Le pluralisme s’exerce dans différents domaines, politique, social, culturel et religieux.

On parle de pluralisme culturel quand l’on se réfère à la diversité des convictions, des valeurs, des façons de penser, qui s’acceptent, s’opposent et cohabitent au sein d’une même société.

En politique, le pluralisme est l’une des composantes du régime démocratique, système qui reconnaît, accepte cette diversité d’opinions, tant qu’elle s’exprime dans le cadre des lois de la République. Le pluralisme, s’opposant à l’autoritarisme, constitue la manifestation concrète de la liberté d’expression et de conscience. Il favorise les échanges interculturels et assure l’équilibre entre les différents courants qui animent la société.

Du point de vue religieux, l’Etat laïque garantit le pluralisme des appartenances. La pratique d’une religion fait partie de la sphère privée et l’Etat n’intervient pas dans ce domaine et n’en privilégie aucune. L’exercice des religions est donc libre et se fait dans le respect de l’ordre public défini par la loi.

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