La laïcité un principe d'émancipation
19/09/2018
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Anastasia Colosimo
Avant de constituer un principe juridique d’organisation entre les religions et le pouvoir politique, la laïcité est la formalisation de l’idée que l’être humain est seul souverain de sa pensée. La liberté de conscience qui lui est octroyée par ce principe, l’affranchit de toute pression exogène sur sa conscience, qu’elle soit morale, religieuse, philosophique, politique,… La laïcité participe, à titre d’outil conceptuel et juridique, à l’émancipation de chaque individu. Pour le philosophe spécialiste de la laïcité Henri-Peña Ruiz : « la laïcité n’est pas le produit d’une culture, qui serait celle de l’occident judéo-chrétien. C’est au contraire un idéal d’émancipation conquis à rebours de cette culture, souvent dans le sang et les larmes. » C’est en résistance aux violences provoquées par les discordes religieuses, que l’Europe a progressivement promu la laïcité. Voir aujourd’hui dans la laïcité un facteur de racisme parait donc aberrant. Pourtant, une symétrie se dessine entre, d’une part, l’idéologie ethnocentriste identitaire et, d’autre part, l’enfermement communautariste promu par l’islamisme politique. L’universalisme laïque, lui, se construit à distance de tout préjugé et aux antipodes de l’idéologie ethnocentriste des colonisateurs. Pour les femmes, premières victimes des sacralisations religieuses du patriarcat, le rôle émancipateur de la laïcité est essentiel.