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Jean Baubérot

1941

Né le 26 juillet 1941 à Châteauponsac (Haute-Vienne), fils d'enseignants, Jean Baubérot suit ses études secondaires au lycée Gay-Lussac à Limoges. Il obtient le Premier Prix d'Histoire au Concours Général des lycées en 1959, et est lauréat de la Fondation Zellidja en 1960. En 1966, il obtient un Doctorat en histoire à l'Université Paris IV-Sorbonne. En 1984, il réussit un doctorat ès lettres et sciences humaines en 1984. 


Après avoir occupé la chaire d’Histoire et sociologie du protestantisme de 1978 à 1990, il crée et devient titulaire de la chaire d'Histoire et sociologie de la laïcité de 1991 à 2007 à l’École pratique des hautes études dont il est le président d'honneur et professeur émérite.


Il a écrit vingt-sept ouvrages, dont un roman historique, et a dirigé six livres collectifs. Il est le coauteur d'une Déclaration internationale sur la laïcité signée par 250 universitaires de 30 pays.


Carrière universitaire

Débutant comme collaborateur technique à l'EPHE en 1967, il y devient assistant de recherches en 1971, puis directeur d'études à partir de 1978. Il préside la section des sciences religieuses entre 1986 et 1994 et sera nommé Président de l'École en 1999, avant d'en devenir Président honoraire en 2003. Il a été le fondateur en 1995 et directeur jusqu'en 2001 du Groupe de Sociologie des religions et de la laïcité (CNRS-EPHE).


Apport à l'histoire de la laïcité en France


Le pacte laïque

Jean Baubérot soutient l'idée que la France doit se dégager de ses « racines chrétiennes ». Dans son ouvrage, Histoire de la laïcité en France (2005), il précise que la notion de pacte laïque n'implique nullement que la séparation des Églises avec l'État soit le résultat d'une négociation de puissance à puissance, mais rend compte du passage d'une laïcité qui était le bien exclusif d'une des deux France en conflit (celle des tenants de la Révolution française et celle de "la fille ainée de l'Église"), à une laïcité qui peut inclure les membres des deux France lorsque, en 1946, la laïcité est devenue constitutionnelle avec la Quatrième République, de même en 1958 dans la constitution de la Ve République.


Les trois aspects de la laïcité

La laïcité présente trois aspects. L'État est sécularisé, les libertés de conscience et d'exercice du culte sont entières, enfin les croyances (religieuses ou non) sont égales entre elles. Ainsi la laïcité signifie la neutralité de l'État, au service des droits de l'homme et de la liberté de conscience. Telle était la position de Ferdinand Buisson, selon Jean Baubérot. Les laïcistes construisent selon lui une sorte de laïcité intolérante et identitaire en privilégiant le seul critère de sécularisation, qui est pourtant un terme théologique. Certes, une sécularisation sans laïcité serait une sorte d'œcuménisme, non une vraie laïcité. Mais une laïcité sans liberté religieuse serait une sorte d'athéisme officiel, contraire à la liberté de conscience au nom de l'émancipation. Maintenant, les croyants tendent à privilégier le deuxième critère, la liberté religieuse, et les religions minoritaires l'égalité entre les cultes. En tout cas l'égalité à l'égard de leur propre religion.


Les seuils de laïcisation

Jean Baubérot est également l'auteur de la notion de seuils de laïcisation : il distingue trois seuils, le premier est le résultat de la révolution française et du recentrage opéré par Napoléon Bonaparte, le seconde des lois laïcisant l'école publique (1882-1886) et séparant les Églises et l'État (1905, 1907, 1908), le troisième s'est élaboré de 1968 (contestation anti-institutionnelle de mai 68) à 1989 (chute du mur de Berlin, 1re affaire de foulard).


Les différents courants

Jean Baubérot estime que la société française en 2015 est traversée par sept laïcités au sens où laïcité veut dire « courant de penser la laïcité ».

1. Le courant antireligieux

2. Le courant gallican

3. Le courant séparatiste canal historique (1905)

4. Le courant séparatiste moderne

5. Le courant laïcité ouverte

6. Le courant identitaire

7. Le courant concordataire.

Pourtant des critiques méthodologiques ont déjà été adressées à tous ceux (personnel politique, philosophes, journalistes, parties prenantes, etc.) qui ont cette « volonté d'adjectiviser un concept » (laïcité, droits de l'homme, liberté, etc.) ou d'amalgamer concept et courant.


Critiques et positionnement

Le philosophe Henri Peña-Ruiz a critiqué le chapitre "la laïcité en débat : interprétations et controverses (exemples)" de son livre La laïcité (2003). Il conteste l'idée de pacte laïque élaborée par Jean Baubérot dans son ouvrage Vers un nouveau pacte laïque ? (1990) à propos notamment de la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905, en soulignant qu'un pacte suppose qu'il y ait eu une négociation avec les Églises, ce qui n'a pas été le cas. « Il s'agit de savoir si la laïcité doit se renégocier en fonction des évolutions du paysage religieux », ou s'il s'agit d'une « valeur principielle transcendant les différentes options spirituelles et qui échappe à la relativisation ».


La réponse partielle de Jean Baubérot (cf. Histoire de la laïcité en France, Que sais-je ? aux PUF) est que la notion sociologique de "pacte" n'implique pas forcément une négociation formelle, mais signifie "la capacité de concevoir un avenir différent de l'horizon conflictuel qui borne le présent ; la volonté et la possibilité politique d'agir autant selon cet avenir utopique qu'en fonction du conflit présent et de se donner les moyens de parvenir à une (relative) pacification". Reste à répondre à la « valeur principielle » et donc « à la transcendance et la précellence de la laïcité qui créé les conditions de coexistence des différentes options spirituelles ».


Bibliographie sélective

La laïcité quel héritage ? De 1789 à nos jours, Genève, Labor et Fides, 1990.

Vers un nouveau pacte laïque ? Paris, Seuil, 1990.

Religions et laïcité dans l'Europe des douze, Paris, Syros, 1994.

La morale laïque contre l'ordre moral, Paris, Seuil, 1997, 2e éd. Archives Karméline, 2009. Critique

La Laïcité à l'épreuve. Religions et Libertés dans le monde (ouvrage collectif sous la direction de Jean Baubérot), Encyclopædia Universalis, 2004.

Le voile que cache-t-il ?, avec Dounia Bouzar et Jacqueline Costa-Lascoux, L'Atelier, 2004.

Laïcité 1905-2005, entre passion et raison, Seuil, 2004.

De la séparation des Églises et de l'État à l'avenir de la laïcité, avec M. Wieviorka, éd. de l'Aube, 2005.

Faut-il réviser la loi de 1905 ?, avec Jean-Paul Scot, Christian Delacampagne, Henri Peña-Ruiz, et René Rémond, Paris, PUF, 2005.

L'intégrisme républicain contre la laïcité, éd. de l'Aube, 2006.

Histoire de la laïcité en France, Paris, PUF (Que sais-je ?), 6e édition, 2013.

Les Laïcités dans le monde, Paris, PUF (Que sais-je?), 4e édition, 2010.

La laïcité falsifiée, Paris, Éditions La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2012.

• Jean Baubérot, Les sept laïcités françaises. Le modèle français de laïcité n'existe pas, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, 2015, 173 p. (ISBN 9782735119851)

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