Chat-GPT, Dall-E, Midjourney ou StableDiffusion … Ces mots sont désormais les noms que l’on prête à l’IA, une intelligence artificielle qui, régulièrement, fait l’objet de prophéties médiatiques annonçant la fin – sans cesse repoussée – du travail humain. Pourtant, ces technologies reposent sur une besogne nécessaire, un travail humain, bien vivant, et tout à fait essentiel.  Plutôt que d’y mettre fin, ces avancées technologiques déstructurent le travail, et le rendent de plus en plus informel, précaire, sujet à un ensemble de variabilité et de fluctuations qui répondent autant au marché classique qu’à un nouveau type de marché, celui des plateformes, qui ont leurs propres fluctuations, dues à des logiques moins économiques qu’algorithmiques. Sous la ‘’surface de l’automatisation’’, une quantité astronomique de ‘’travail digital’’ a en réalité lieu. Alors, cette intelligence est-elle si artificielle que ça ? 

Antonio Casilli est enseignant chercheur à l’Institut polytechnique de Paris, à l’Institut Interdisciplinaire de…