Match, Meetic, Tinder, Happn, Bumble… Voilà quelques-uns des innombrables sites et applications de rencontres que l’on trouve aujourd’hui sur Internet. Apparus aux États-Unis au milieu des années 1990, ils se comptent désormais en   milliers et leurs utilisateurs en plusieurs millions. Alors que les petites annonces, les agences matrimoniales et le Minitel rose ont toujours représenté une pratique marginale, leurs successeurs numériques ont connu un franc succès. Comment l’expliquer ? Cette communication revient sur les transformations de l’amour et de la sexualité qui accompagnent les rencontres en ligne. Ce faisant, elle insiste sur un changement profond mais pourtant rarement souligné, celui d’une privatisation de la rencontre qu’opère ces services spécialisés.

Marie Bergström est sociologue et chercheure à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Ses travaux portent sur la sexualité, le couple et le célibat, thèmes qu’elles étudie à l’aide de grandes enquêtes mais aussi de données massives issues d’Internet. Spécialiste des rencontres en ligne, elle mène depuis plus de 10 ans une recherche sur les sites et les applications de rencontres dont les résultats ont été publiés dans Les nouvelles lois de l’amour. Sexualité, couple et rencontres au temps du numérique, paru en 2019 aux éditions La Découverte.

Crédits: Gwenaëlle Mainsant.