« La tolérance est un genre de sagesse qui surmonte le fanatisme, ce redoutable amour de la vérité »

(Emile Chartier, dit Alain)

Si la notion de tolérance admet une position de surplomb du plus fort envers le plus faible afin de contrer l’influence de ce dernier, elle ne vaut également que pour les opinions. Aussi, la tolérance demeure fragile dans son application, car elle suppose que les positions respectives restent figées. Elle enferme dans des positions contigües mais disjointes. Toute évolution peut entrainer un basculement et produire de l’intolérance. Poussée à la limite, la tolérance « finirait par se nier elle-même » La tolérance ne vaut donc que dans certaines limites, qui sont celles de sa propre sauvegarde et de la préservation de ses conditions de possibilité. C’est ce que le philosophe Karl Popper appelle « le paradoxe de la tolérance ». 

Excluant tout prosélytisme et n’engageant aucune position de surplomb, il semble que le concept plus récent d’altérité serait davantage adapté pour consolider aujourd’hui le principe de laïcité comme outil d’émancipation, de liberté et de production du commun.