On distingue, à juste titre, le Dieu de la foi et le Dieu des philosophes : un concept, une idée. Il appartient à Kant d’en avoir montré la construction, tout en excluant son objet du champ de la connaissance. « Supprimer le savoir pour laisser une place pour la foi », selon la célèbre formule de la Critique de la raison pure, mais, contre les dérives superstitieuses des religions, élaborer parallèlement le concept d’une foi rationnelle, fondement d’une religion naturelle qui ne doit rien aux dogmes des religions instituées. Sylvie Peyturaux présente l’originalité des thèses kantiennes, en les replaçant dans le contexte de la métaphysique classique, pour en déduire les grandes lignes d’une réflexion plus générale sur les rapports de la raison et de la foi.

Agrégée de philosophie, auteur d’une thèse de doctorat portant sur L’interprétation de Dieu comme Idéal dans la philosophie de Kant, Sylvie Peyturaux enseigne en Classes préparatoires aux Grandes Ecoles. Elle dirige la revue Approches, une revue d’arts, littérature et sciences humaines, depuis 2022.