Le "décembre" des intellectuels français
J. Duval, C. Gaubert, F. Lebaron, D. Marchetti, F. Pavis
1997
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Raisons d'agir
Les auteurs du "Décembre des intellectuels français" ... tentent de comprendre les enjeux qui se sont cristallisés autour des deux pétitions signées par des intellectuels en décembre 1995 : d'une part, la pétition dite "Réforme", soutenant les positions de Nicole Notat à propos du plan Juppé sur la Sécurité sociale, et initiée par la mouvance 'Esprit', la Fondation Saint-Simon, 'le Débat' et 'le Nouvel Observateur', la pétition "Grève" d'autre part, en faveur des grévistes, émanant des principales composantes de la gauche critique, de la FSU à la LCR, en passant par les Verts et de nombreuses associations de terrain et de lutte. Après avoir décortiqué la façon dont les deux listes se sont constituées, comment on compte les noms tout en cherchant les noms qui comptent, les auteurs analysent la façon dont les journalistes et les journaux (ici en l'occurrence, surtout 'le Monde') rendent compte de ces appels et, tels des "signataires invisibles", "en redéfinissent le sens d'une manière parfois peu conforme aux intentions de certains de leurs signataires", imposant l'idée que les deux pétitions étaient "en guerre" l'une contre l'autre.
Le « décembre » des intellectuels français Julien Duval, Christophe Gaubert, Frédéric Lebaron, Dominique Marchetti & Fabienne Pavis Ce livre remet en cause les interprétations qui ont été données de l'intervention des intellectuels lors du mouvement social de novembre-décembre 1995. Loin de se réduire à une guerre entre des camps composés d'un côté d'« experts » et de l'autre de « compagnons de route » des grévistes, la confrontation des deux listes a fait apparaître certains des clivages qui structurent le champ intellectuel. C'est en portant complètement au jour ces principes de division cachés que l'on peut comprendre le sens de l'action des intellectuels qui, par un engagement collectif et international, s'affirment aujourd'hui comme une force de résistance à la « révolution conservatrice » des pouvoirs économiques et politiques.