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Devoirs et Délice une vie de passeur

Tzvetan Todorov

2002
|
Seuil
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Il y a quelque chose de balzacien dans l'itinéraire social et intellectuel de ce jeune bulgare qui, à l'occasion d'une année d'études, arrive à Paris en avril 1963, découvrant en la société occidentale, qu'il ne quittera plus, une culture qui deviendra ses véritables racines. Tzvetan Todorov, étudiant en littérature, alors séduit par l'approche formelle de la langue, intrigue son monde dans le rôle du paysan du Danube issu d'un pays communiste. L'intelligentsia française de l'époque, largement structuraliste, l'adopte rapidement. Il s'en éloignera pourtant, reprochant finalement à l'analyse structurale de dissoudre le sens au profit de la seule forme.
Rendu célèbre par son Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage (1972), écrit en collaboration avec Oswald Ducrot, Todorov a longtemps été reconnu comme linguiste. Son parcours l'a pourtant conduit bien au-delà. Interrogeant le corpus d'auteurs comme Montesquieu, Rousseau, Constant, c'est en philosophe qu'il se met en quête d'une vision morale de l'histoire et qu'il s'interroge par exemple sur les grandes tragédies du XXe siècle (Face à l'extrême (1991), Mémoire du mal, tentation du bien (2000)). C'est en politique qu'il s'implique également dans les questions d'enseignement, partisan convaincu d'une nécessaire réforme de l'école. C'est aujourd'hui en essayiste qu'on lit Todorov dont les travaux cherchent à définir les contours contemporains d'un libéralisme humaniste (Le Jardin imparfait (1998)). --Emilio Balturi

On fait tout pour son ami comme pour soi, non par devoir mais par délice, écrivait Rousseau. A d'autres moments, le devoir s'impose, alors que le délice est absent. De l'un à l'autre oscille notre vie à tous.

«Personnage plutôt discret, Tzvetan Todorov intervient rarement pour commenter l'actualité du moment mais, par son itinéraire et ses thèmes de prédilection, il se trouve au carrefour de bien de nos interrogations contemporaines. Plus français que nombre de nos intellectuels par l'héritage qu'il assume, il est aussi le plus européen et, ce que l'on sait peu, parmi les auteurs les plus traduits dans le monde. Il défend un humanisme critique, débarrassé de la bigoterie bien-pensante des charitables.»

«Au fur et à mesure que nous avancions dans nos entretiens, je me suis aperçu que j'avais mené une vie de passeur de plus d'une façon : après avoir traversé moi-même les frontières, j'essayais d'en faciliter le passage à d'autres. Frontières d'abord entre pays, langues, cultures ; ensuite entre domaines d'étude dans le champ des sciences humaines. Mais frontières aussi entre le banal et l'essentiel, le quotidien et le sublime, la vie matérielle et la vie de l'esprit. Dans les débats, j'aspire au rôle de médiateur. Le manichéisme et les rideaux de fer sont ce que j'aime le moins.»

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