De l'enseignement de l'histoire sainte dans les écoles primaires
Ferdinand Buisson

“De l’enseignement de l’Histoire sainte dans les écoles primaires”, “Le fonds religieux de la morale laïque”, “L’avenir du sentiment religieux” “Prière” (reproduit ci-dessous)… Quoi de commun entre les conférences et textes de Ferdinand Buisson que nous réunissons dans un volume, en leur donnant juste le titre de l’une d’elles ? Peu de choses, sans doute, hormis la parfaite unité que leur donne l’auteur : toute sa vie fut passionnée par une chose : l’humanité de l’homme.
De Ferdinand Buisson, trop d’éléments restent à retenir. Il fut l’un des premiers Présidents de l’un des plus beaux fleurons de la démocratie française, la Ligue des Droits de l’Homme. Il fonda la laïcité, sous la double forme de l’éducation publique et de l’accession des femmes à l’Université, avec Félix Pécaut. Il obtint le prix Nobel de la Paix... Mais il rêva aussi d’une autre église, véritablement protestante, vraiment ouverte, qui sache délaisser l’obscurantisme du passé.
Devant les protestants, il défend la libre pensée. Devant les partisans de la laïcité, il défend néanmoins la foi, mais une foi laïque, irréligieuse et progressiste.
En publiant ces conférences, nous voulons rendre hommage à l’un des rares philosophes qui sut, également, être un ouvrier du monde, œuvrant pour que toutes et tous accèdent — un jour enfin — à leur humanité.
En France, on a parlé de la “faillite de la pensée”, ou encore de la “déroute des intellectuels”. Il n’y a ni faillite, ni déroute. Il suffit, pour le constater, de se remettre à lire. Et, sans doute, de redécouvrir le goût du temps, de l’écoute, pour réapprendre à apprécier la saveur simple de la pensée.
Ferdinand Buisson