La morale à l'école selon Ferdinand Buisson
Laurence Loeffel
2013
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Tallandier
On connaît Jules Ferry, on oublie à tort Ferdinand Buisson (1841-1932), « le génie de la laïcité ». Directeur de l'enseignement primaire, professeur à la Sorbonne, député radical, président de la Ligue des Droits de l'Homme et de la Ligue de l'enseignement, prix Nobel de la Paix, il donne à l'école primaire ses lettres de noblesse. On lui doit le célèbre Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, véritable bible des instituteurs, et d'innombrables conférences, articles, et publications. Après avoir brossé son portrait et retracé son itinéraire, Laurence Loeffel nous fait découvrir ou redécouvrir cette œuvre foisonnante sous forme d'extraits choisis et commentés d'une actualité qui ne manquera pas d'étonner. À l'heure où l'on débat de l'introduction de l'enseignement de la morale laïque à l'école, il est bon de lire ou relire Ferdinand Buisson à la fois idéaliste et visionnaire. Il y a près d'un siècle et demi, il a fait de la morale à l'école le cœur du combat pour la République et la démocratie.
Si pour beaucoup Ferdinand Buisson (1841-1932) n'est qu'un nom inscrit sur le fronton de quelques écoles primaires, c'est à lui que l'on doit la fondation de la laïcité scolaire, l'élaboration de la première morale laïque enseignée dans les écoles et des premiers programmes, la défense de la pluridisciplinarité, la mise en oeuvre d'une véritable philosophie pédagogique indissociable d'une philosophie de l'éducation. C'est Vincent Peillon qui a remis au goût du jour cette figure trop méconnue. D'abord par un ouvrage en 2010 : Une religion pour la République. La foi laïque de Ferdinand Buisson (Seuil). Puis par son projet de restaurer l'enseignement moral et civique du cours préparatoire à la terminale, décision qui reçoit l'approbation des Français dans les sondages, fait polémique dans les médias, mais devrait être effective dès la rentrée scolaire 2015. Alors que Laurence Loeffel a sélectionné les meilleurs textes de Ferdinand Buisson sur la morale, Vincent Peillon a accepté de les préfacer.